Mousqueton pour la cavalerie modèle 1893.
Dénomination de l’arme : Mousqueton de cavalerie 1893.
Inventeur: Ferdinand Ritter von Mannlicher.
Nature du mécanisme : Système Mannlicher à verrou à quatre mouvements.
Calibre et munitions : 7,5 mm GP 90, 90/03 et 90/23.
Principes de mise à feu : Percussion centrale.
Vitesse de la balle : Vo ~ 560 m/s.
Longueur de l’arme : 1018 mm.
Poids non chargé : 3,100 kg.
Longueur du canon : 550 mm.
Nombre de rayures : 3 à droite au pas de 270mm.
Hausse : fixe pour 300m à cadran de 400 à1200m.
Guidon : coulissant dans une queue d’aronde sur l’embouchoir et fixée sur le canon par une vis faisant fonction d’axe de localisation pour la précision.
Poinçons : sur la boîte de culasse S surmonté de la croix suisse. (Voir remarques).
De nombreux poinçons de fabrication sont également visibles sous la boîte de culasse.
Sur la crosse et le garde-main figure le poinçon du contrôleur fédéral.
Historique du mousqueton de cavalerie 1893
Le réarmement des fusiliers de l’armée suisse fut réalisé avec l’introduction du fusil à répétition modèle 1889, système Schmidt. Mais, en raison de sa longueur, le fusil nouvellement introduit était inutilisable par la cavalerie. Elle resta donc équipée du mousqueton modèle 1878 (système Vetterli). Il en résultait que la standardisation des munitions souhaitée n’était plus assurée. Le chef de l’armement de la cavalerie de l’époque, Wille, somma le Département militaire d’entreprendre enfin "avec diligence" la création d’un nouveau mousqueton de cavalerie. Le 15 décembre 1891, il adressait la lettre suivante au département militaire :
«Le 31 décembre, j’ai adressé au Département militaire un rapport et une requête concernant l’acquisition d’un nouveau mousqueton de cavalerie. L’affaire fut alors transmise à la Commission technique d’armement et on m’a fait savoir que le président de cette commission avait reçu l’ordre de m’impliquer dans les essais. Compte tenu du fait que l’introduction d’une nouvelle arme à feu dans la cavalerie est nécessaire d’urgence, du fait que, suite à diverses circonstances, l’affaire n’a pas progressé depuis 2 ½ ans, s’enlise, et que, si l’affaire n’est pas menée à bonne fin avec la plus grande diligence, un réarmement de la cavalerie ne sera pas possible avant 1893, je demande avec insistance de donner l’ordre que l’affaire soit traitée avec diligence par la commission à laquelle elle a été confiée.»
Ce n’est pourtant que le 29 juin 1893 qu’eut lieu une séance de la Commission technique d’armement. Y étaient présents : le lieutenant-colonel von Orelli, le colonel von Mechel, le professeur Amsler-Laffon et le lieutenant Konradi comme greffier. Objet du débat : essai du modèle de mousqueton présenté par le chef de l’armement de la cavalerie. Sur la base des essais effectués avec différents modèles (2 Neuhausen à culasse rotative, 1 Mannlicher à culasse rotative, 1 Mannlicher à culasse rectiligne, 1 Vogelzang à culasse rectiligne, 1 Krauser à culasse rectiligne, 1 Mauser à culasse rotative avec la «modification Rubin»), le chef de l’armement en arrive à la conclusion que le système de mousqueton à culasse rectiligne Mannlicher «correspond de la manière la plus avantageuse aux exigences de la cavalerie». Etant donné que les essais de tir ont été effectués avec un seul (!) mousqueton à culasse rectiligne système Mannlicher, la commission a exigé d’autres essais avec au moins 10 exemplaires du nouveau modèle de mousqueton. Elle a demandé au Département militaire de commander immédiatement 10 mousquetons d’essais à Neuhausen. Si, lors des essais ultérieurs, ces mousquetons répondaient aux exigences, la livraison des 4000 exemplaires requis devrait être confiée entièrement à la Industriegesellschaft à Neuhausen.
Les essais ultérieurs ont eu lieu après la livraison des 10 mousquetons Mannlicher demandés. On proposa au Département militaire, en vue de sa transmission au Conseil fédéral, d’introduire le système de mousqueton Mannlicher avec les améliorations exigées par la Commission d’armement pour la cavalerie.
Le 1er mars 1895 le Conseil fédéral approuvait l’Ordonnance pour le mousqueton à répétition suisse modèle 1893.
Particularités
Une arme à feu individuelle portative avec les nouveautés suivantes :
1. Un verrou court conformément au système Mannlicher (il est 80 mm plus court que celui du fusil à répétition modèle 1889) permettait une bonne utilisation de l’énergie de la poudre avec une longueur de canon encore admissible.
2. Le verrou a les caractéristiques de fonctionnement suivant :
Il comporte deux tenons de verrouillage, qui se font face symétriquement, placés tout à l’avant du verrou, entrant dans le logement immédiatement derrière le canon. Pour le reste, le verrou fonctionne de manière analogue à celui du fusil à répétition modèle 1889.
3. Une détente, composée d’un levier inter-appui, en position rotative, d’un éjecteur, d’un pontet et d’une languette, parties qui sont toutes emboîtées dans le levier inter-appui, ce qui fait que la partie avant de ce dernier sert à empêcher un retour du verrou au moment du départ du coup.
4. Une sûreté d’arrêt pour le verrou, qui est placé à droite, sur le côté de la boîte de culasse et pourvu d’un bec de butée, qui entre dans l’espace du logement et limite ainsi le retour du verrou, mais qui est également destiné, lorsque le verrou est fermé, à agir sur un cran d’arrêt de celui-ci et à empêcher ainsi une ouverture accidentelle du verrou suite à des petits chocs.
5. Un dispositif sur le magasin, en vue de démonter et de remettre en place celui-ci, composé de nez placés devant et derrière le magasin et d’un cliquet rotatif placé sur la poignée-pontet, qui agit sur un cran d’arrêt du nez arrière du magasin et peut être libéré au moyen d’un bouton saillant dans le pontet.
Extrait du texte du brevet suisse n° 8593 du 22 mai 1894.
Remarques :
Les premiers mousquetons, portant les numéros 1-4250 furent fabriqués exclusivement par la Schweizerische Industriegesellschaft à Neuhausen, qui possédait également les droits de fabrication.
A partir du numéro de série 4251 et jusque 7750 Les Mousquetons furent fabriqués par la Eidgenössische Waffenfabrik de Berne.
Pour les armes fabriquées par Berne, en plus du poinçon sur la boîte de culasse S figurent également le poinçon V utilisé par le contrôleur Vogelsang (de 1879 à1912).
La numérotation des armes va de 1à 7750.
Sur les photos de l’arme fabriquée par Neuhausen le marquage P29 signifie que l’arme a été remise au militaire à la fin de son service, soit dans ce cas en 1929, et pour l’arme fabriquée par Berne en 1919.
Le remplacement du mousqueton modèle 1893 commença à partir de 1906 avec le mousqueton modèle 1905, puis les deux modèles furent retirés au profit du mousqueton modèle 1911.
Max.
Photos de "COLLECTIBLEFIREARMS" avec mes remerciements.